« Le film maudit de Marcel Carné censuré pour amoralité invisible au cinéma depuis 1968 » – Malavida
Ainsi, grâce au distributeur Malavida, c’est le 28 septembre 2022 que ressort en salles pour la première fois depuis sa sortie en avril 1968 ce film maudit de Marcel Carné : Les Jeunes Loups.
Restauré par SND et déjà sorti en Blu-ray/DVD dans une belle édition par Coin de Mire, il était temps que Les Jeunes Loups connaissent enfin les joies d’une projection en salles.
Nous sommes revenus plusieurs fois ici sur ce film maudit de Marcel Carné.
Aussi nous vous invitons à consulter les différentes pages que nous lui avons consacré ici.
Issu d’une famille modeste, Alain, dont la beauté n’égale que l’ambition, n’hésite pas à monnayer ses charmes auprès de bourgeois et aristocrates, femmes et hommes.
Il fait en parallèle la rencontre de Sylvie, jeune femme vive et libre, dont il tombe amoureux.
Leur chemin croise celui de Chris, hippie issu de la haute société, pleinement engagé dans l’élan de la révolte naissante de mai 68… et irrésistiblement attiré par Sylvie.
Leur trio va vite se confronter aux ambiguïtés et aux dangers de cette vie trop moderne pour l’époque.
- Synopsis du film
« Chaînon manquant dans la filmographie de Marcel Carné, ce film rare avait été censuré au bout de quelques jours d’exploitation pour amoralité avant de disparaître des radars.
Sorti à l’aube de mai 68, le film porte un regard rare, celui d’un homme âgé sur les jeunes gens de cette époque qui couchent avec des femmes comme des hommes…
Une bande originale d’enfer, nudité, sexe explicite, regard acerbe sur la bourgeoisie pervertie qui profite de sa richesse pour s’offrir tout ce, et tous ceux, dont elle a envie…
Un film de Marcel Carné comme vous n’en avez jamais vu ! »
- Extrait du dossier de presse Malavida
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La bande-annonce de la version restaurée des Jeunes Loups
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LIENS
1 – La fiche AlloCiné pour voir si des séances ont lieu près de chez vous.
2 – La page sur Les Jeunes Loups sur le site de Malavida.
3 – La page Facebook de Malavida.
4 – Une chronique du film pour sa ressortie sur le site Toute La Culture.
5 – Un article sur Haydée Politoff paru dans le magazine Trois Couleurs.
6 – Une belle chronique du film (à partir de 48’29) pour sa ressortie sur le site de France Culture dans l’émission Plan Large par Sophie-Catherine Gallet (disponible en podcast).
Assassiné par la critique, et sorti peu avant les événements de Mai 68, Les Jeunes loups, de Marcel Carné, n’a pas rassemblé les foules, contrairement à sa bande originale, qui fut un des tubes de l’année.
Retour sur ce film du cinéaste déchu du réalisme poétique, celui du Quai des Brumes, du Jour se lève, des Visiteurs du soir, et des Enfants du Paradis, qui s’intéresse à la jeunesse pré-mai 1968, dix ans après le succès des Tricheurs, 50 ans et quelques après.
« Carné sans Prévert et ses dialogues à la poésie désespérée ou railleuse nous livre avec ce film quelque chose de radicalement différent : des dialogues mordants, parfois cruels et souvent provocateurs, qui permettent de raconter d’autant mieux cette fine ligne grise et acide sur laquelle se promenait la société française, sur le point d’exploser en mai 68. »
7 – Rare entretien avec Haydée Politoff sur la chaine Youtube de la revue de cinéma et de télévision Microciné, en visio de San Francisco où elle vit depuis de nombreuses années.
8 – L’article « Sexe explicite et nudité, ce film maudit et censuré ressort au cinéma » par Vincent Formica sur le site d’Allo Ciné.
Le vent de liberté soufflant sur ce film a réveillé les foudres de la censure, qui a retiré le film de l’affiche après seulement quelques jours d’exploitation pour amoralité.
L’oeuvre dresse un portrait sans concessions des jeunes gens de l’époque, qui osent se libérer sexuellement, couchant avec des femmes et des hommes au gré de leurs envies.
9 – La critique du film par Eric Fontaine sur le site Le Bleu du Miroir.
Il s’agit d’un des premiers films français à aborder l’amour libre, la bisexualité, le rejet par les beatniks du mode de vie bourgeois. On pourra trouver le regard porté sur l’ancienne génération un peu caricaturale ou trouver des aspects du film un peu vieillis, mais Les Jeunes loups demeure une œuvre attachante, offrant de très beaux moments comme cette scène aquatique dans une piscine ou ces confrontations verbales entre ces « jeunes loups », sans doute moins féroces qu’ils ne voudraient le paraître.
10 – La critique pertinente du film par Hugo Jordan sur le site Culturopoing.
Avec son conflit générationnel, sa critique de la vieille génération, et l’évocation de certains thèmes novateurs pour la période – l’amour libre, la bisexualité -, Les Jeunes Loups apparaît comme une réponse de Marcel Carné aux critiques des Cahiers du cinéma qui n’ont eu de cesse de le conspuer, lui reprochant d’être le représentant d’un cinéma sclérosé, déconnecté du monde réel et des enjeux de son époque.
Pourtant, c’est bien lui qui rend compte, quelques mois avant 1968, de cette jeunesse désireuse de rompre avec le mode de vie bourgeois de leurs aînés, préfigurant en quelque sorte le soulèvement à venir, tandis que les anciens journalistes devenus les cinéastes de La Nouvelle Vague réalisaient des œuvres bien plus éloignées des préoccupations de leur temps – que l’on songe seulement aux Baisers volés de Truffaut, sorti la même année, avec un Antoine Doinel délicieusement anachronique.
Mutilé par la censure, le film fait aujourd’hui l’objet d’une ressortie, par Malavida Films, dans une version restaurée et expurgée des coupes de l’époque.
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