1939 – Le Jour se lève

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LE JOUR SE LÈVE (1939)

Fiche techniqueSynopsisRevue de presseStory (english)Comments (english)Affiches – Affiches de la collection Nicolas RuetLa couverture du Ciné-Miroir de 1939La célèbre photo d’Arletty sous la douchePhotographie rare de Jean GabinPhotographie d’Alberto SpadoliniPhotographies de la collection de Jean-Pierre JeunetLiensLa Bande-Annonce (Dailymotion)

Fiche Technique

Scénario : Jacques Viot.
Adaptation et dialogues : Jacques Prévert.
Images : Curt Courant, assisté de Philippe Agostini, André Bac, Albert Viguier.
Assistants réalisateurs : Pierre Blondy, Jean Fazy.
Décors : Alexandre Trauner, assisté de Paul Bertrand.
Costumes : Boris Bilinsky.
Musique : Maurice Jaubert.
Son : Armand Petitjean.
Montage : René Le Hénaff.
Script : Jeanne Witta.
Directeur de production : Paul Madeux.
Interprètes : Jean Gabin (François), Jules Berry (Valentin), Arletty (Clara), Jacqueline Laurent (Françoise), Jacques Baumer (le commissaire), Bernard Blier (Gaston), Mady Berry (la concierge), René Génin (le concierge), Marcel Pérès (Paulo), Gabrielle Fontan (la vieille dame dans l’escalier), Arthur Devère (Gerbois), Georges Douking (l’aveugle), Germaine Lix (la chanteuse), Jacques Baumer, Léonce Corne, Albert Malbert.
Production : Sigma (Pierre Frogerais).
Tournage : Studios Paris – Studio-Cinéma, Billancourt, de février à mai 1939.
Distribution : VOG.
Sortie : 17 juin 1939, au Madeleine-Cinéma (Paris).
Durée : 87 minutes.
Distinction : Grand Prix du cinéma italien (1940).
Note : Le film est interdit aux moins de seize ans (motif invoqué par la censure militaire
en septembre 1939 : « démoralisant »).
En 1940, la censure oblige une coupe : le plan d’Arletty nue près du rideau de douche, jamais rétabli depuis.

Mis à jour (2014) : Studio Canal a re-intégré en 2014 ce plan ainsi que deux autres dans la version du 75° anniversaire du film, sortie le 24 septembre 2014 en salles/DVD/Blu-Ray.

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Synopsis

Un coup de feu éclate… et un homme, atteint au ventre, roule dans un escalier.
Bientôt la police fait irruption dans la chambre de François, l’ouvrier sableur qui se souvient…
Sa rencontre avec Françoise, une jeune fleuriste qui le repousse gentiment.
Le dresseur de chien Valentin, qui cherche à séduire Françoise.
Clara, la maîtresse de Valentin qui tente de le consoler. Et puis Valentin qui vient le menacer…

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Revue de presse

CINÉ-CLUB, décembre 1949 (André Bazin)
Le décor de Trauner contribue pour sa part, non seulement à la compréhension du drame, mais plus encore à sa constitution. Comme Le jour se lève serait impensable sans la musique, le drame se viderait de toute crédibilité sans le décor qui l’authentifie… Le réalisme de Carné sait, tout en restant minutieusement fidèle à la vraisemblance de son décor, le transposer poétiquement, non pas en le modifiant par une transposition formelle et picturale, comme le fit l’expressionnisme allemand, mais en dégageant sa poésie immanente, en le contraignant à révéler de secrets accords avec le drame. C’est en ce sens qu’on peut parler du « réalisme poétique » de Marcel Carné, très différent du « néoréalisme de l’après-guerre ». En dépouillant presque totalement l’expressionnisme allemand de ses recours à des transpositions visibles du décor, Carné a su en intérioriser intégralement l’enseignement poétique, ce que Fritz Lang du Maudit avait déjà su faire, sans pourtant parvenir à se priver, toujours comme Carné, d’utiliser symboliquement la lumière et le décor. La perfection du Jour se lève, c’est que la symbolique n’y précède jamais le réalisme, mais qu’elle l’accomplit comme par surcroît.
LA LUMIÈRE, 1939 (Georges Altman)
Le travail-bagne, la vie sans âme, l’amour fané, les ciels de plomb, l’air suffocant des villes, la détresse moderne donnent à ce film une valeur qui, on le conçoit, n’a rien d’apéritif ni de digestif ; mais c’est là une œuvre d’art sans défaillance ni concession, où Jean Gabin réalise comme jamais son personnage, où Prévert fait s’envoler à l’aise son authentique poésie libertaire, sur un thème de Jacques Viot, aussi vrai et aussi simple que la Seine à Billancourt. Acteurs, thèmes et paroles sont fondus, baignés dans des images qui ne sont jamais vulgaires, banales ou malsaines. Un film noir mais propre.
L’ACTION FRANÇAISE, 16/6/1939 (François Vinneuil)
C’est le film le plus habile que M. Marcel Carné ait signé jusqu’ici. M. Carné vient de confier à un collaborateur de Pour Vous ses inquiétudes sur l’accueil que l’on ferait au récit du Jour se lève, avec ses retours en arrière. On croit pouvoir le rassurer. Tout est parfaitement compris. Ce procédé fut d’ailleurs courant au temps du film muet. Les Américains, depuis le sonore, l’ont employé dans Thomas Garner, avec bien plus de souplesse encore et de virtuosité. Mais dans l’état de paresse, de routine du cinéma français, l’essai de M. Carné prend un petit air de témérité. Il ne faudrait cependant pas que l’on en fit une nouveauté géniale. M. Carné et son ami et dialoguiste attitré, M. Jacques Prévert, mettent un halo de sensiblerie indulgente autour des misérables abouliques de leurs films. Ainsi, ces jeunes gens, fiers de leur indépendance, rejoignent dans ce qu’elle a de plus niais et de plus fade l’industrie judéo-sucrière de Pourri-Soir.
LE JOURNAL, 15/6/1939 (Steve Passeur)
Je me suis laissé raconter qu’à l’instar des comédiens et des comédiennes qui font gagner beaucoup d’argent à leurs producteurs, M. Jean Gabin exerçait un droit de contrôle rigoureux sur les scenarii qu’il consent à tourner. Si c’est vrai, il devrait exiger de ses auteurs qu’ils lui confient toujours un personnage agissant. Il aurait beaucoup plus de chances de mettre en valeur son grand talent. Il est entouré dans Le jour se lève, dans des rôles insignifiants, par M. Jules Berry, Mlle Arletty, M. Jacques Baumier et Mlle Jacqueline Laurent, qui n’ont presque rien à dire et à faire et qui trouvent pourtant le moyen de se montrer remarquables.
LE TEMPS, 17/6/1939 (Émile Vuillermoz)
Il y a là une sorte de respect amer du fatum des misérables. On devine une religion obscure de la toute-puissance du mal. C’est à la fois poignant et déprimant. Et j’estime pour ma part que cette analyse complaisante du supplice d’une humanité aveugle, conduite par les caprices d’un démiurge cruel, n’appelle pas ce luxe de recherches artistiques, d’angles savants de prises de vues et tous ces merveilleux effets photographiques dans lesquels Curt Courant a affirmé, une fois de plus, son extraordinaire maîtrise.
L’INTRANSIGEANT, 1939 (René Lehmann)
Un drame sombre, un simple fait divers. Mais le récit est magnifique. Marcel Carné excelle à camper dans leur cadre faubourien des êtres simples, des gens du peuple et des dévoyés sur qui s’abat une fatalité inexorable et littéraire. Il les dépeint avec clairvoyance, avec amour, avec une lucidité qui sait accueillir le romanesque et même la poésie, sinon la précision psychologique. La maîtrise du découpage, la beauté des images, la qualité du dialogue, la puissance d’une action dissociée cependant par les besoins de la narration et le rythme volontairement lent adopté par l’auteur font du Jour se lève un film extrêmement attachant et fort, dont on n’aimera peut-être pas la substance mais qu’on ne pourra pas s’empêcher d’admirer.
LES NOUVELLES LITTÉRAIRES, 17/6/1939 (Alexandre Arnoux)
La réalisation de Marcel Carné est excellente, souvent admirable : peu de metteurs en scène ont à ce degré le don de « faire l’ambiance », comme on dit dans l’argot des studios. Jean Gabin interprète central a trouvé dans ce film un des rôles qui peuvent le mieux lui convenir exactement, un peu trop exactement ajusté à sa nature et à ses moyens, ce qui lui enlève de l’imprévu ; enfin le tour de la narration, cette façon d’attaquer l’histoire par l’épilogue, par l’assassinat du dompteur de cabots et de revenir en arrière, de traduire en somme le monologue intérieur du barricadé qui revit sa vie, cette manière de jouer avec le temps et de mêler le siège des policiers à l’évocation des mobiles du crime, tout cela a de la puissance et du ragoût. […] Malheureusement, nous ne pouvons guère nous intéresser aux acteurs de ce drame : ils nous demeurent lointains, étrangers…

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Story (english)

In Jean Queval. Marcel Carné. New index series n°2 – BFI. November 1950.

A square in a popular industrial suburb. One of the houses where workers live. From inside a flat on the fourth floor come the sounds of an argument. Then a shot is heard. A man comes out and falls on the landing, dead : The police arrives. The man inside, instead of opening the door, fires again. The siege begins. The man, François, has only a few hours to live in which to remember how he came to this dead-end.
He had a hard job in a steel foundry, travelling there every day by bicycle. He met a girl, Françoise, a flower-seller, and fell in love with her. One night, however, she took him to a little music-hall, where she wanted to see a dog trainer, Monsieur Valentin, who fascinated her. François grew jealous. Valentin’s partner, Clara, who had lived and worked with him for two years, left him in the middle of the performance. Françoise met Valentin in the wings, and the dog trainer then tried to talk back his mistress into partnership. But Clara came to François for help, and the two of them decided to live together.
Back to the present. Police reinforcements arrive.
Back to the past. Françoise, and not Clara, becomes the cause of rivalry between the two men. Valentin pretended, however, that Francoise was his daughter ; Clara revealed that his interest in her was an evil one.
Back to the present. The gas brigade has arrived.
Back to the past. Valentin had come to see François. In the course of a scene, he renounced the pose of being Françoise’s father, and suggested that the girl was really sexually attracted to him. This incensed François to fire at him.
Back to the present. The gas attack intensifies, but Francois has one bullet left in his revolver and kills himself. Le jour se lève.

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Comments (english)

In Jean Queval. Marcel Carné. New index series n°2 – BFI. November 1950.

Despair, inevitability of fate, and a working-class character unable to find his place in the world, are again the themes chosen by Carné and Prévert. In essence, the characters do not differ from those in Quai des Brumes, and, as in the earlier film, the collaboration between director and scriptwriter is timely, smooth and effective. But, just as the emphasis in Quai des Brumes was on visual narrative, so in Le jour se lève it is on dramatic construction. Le jour se lève may be said, in the first place, to be Prévert’s film. Rhetorically it is compact but elaborate, since the words and the images combine to use alternately three narrative tenses — the present, the past perfect and past imperfect. This subtle use of the flashback, actual or imagined, is further strengthened and complicated by the symbolic accumulation of the hero’s varions personal belongings in the room in which he is finally shot while the crowd assembles outside.

Spectators were taken aback by this narrative method when the film was first shown, which may or may not explain why they were not when they saw Brief Encounter, another first-class example of subtle and complex film narrative, some years later. The other main characteristic of Le jour se lève was obviously the exceptional importance of the sets. They are not there simply for the sake of atmosphere : their importance in the drama is probably unrivalled, even in Welles’ Citizen Kane and some other noteworthy American films in which the use of deep focus photography emphasises objects and décor. This is particularly notable in the last sequence, in which the teddy bear, the brooch, the electric light wrapped in a sheet of newspaper, the packet of cigarettes, the empty box of matches, the photographs, all contrive to point up the hero’s character and situation with obsessive vividness as we approach the dramatic climax of his life.

Remembering this use of Trauner’s sets (and the use of objects generally), Georges Sadoul compares it to the German kammerspiel of the expressionist period. This is not wholly inapt, although the method and intention of Le jour se lève is completely different. It may seem that Carné, in making Le jour se lève, had kept to the teachings of his first master, since Feyder said he wanted first of all to choose the milieu for his story, then make it simple and popular in appeal, and finally shoot his film with infinite tare. The difference, of course, lies in the pessimism and the almost jansenist division of the world into good and bad people — mainly Prévert’s contribution. In handling his players, Carné reveals himself this time as a master, possibly because he felt most at home with this story. Even Jules Berry’s mannerisms (his bands and eyes all over the place), unbearable in most films, are here perfectly appropriate. The delicate Jacqueline Laurent for some reason disappeared completely after her success in this film. The performances of Gabin and Arletty are, of course, perfect.

There is as usual something markedly unreal in this realistic Carné-Prévert film. The debauched Bohemian seems to be incredibly well read and the worker uncharacteristically speaks poetic Prévert dialogue. That this does not appear incongruous must be due to the particular poetic halo that envelops the « reality » of the film.

« The proportion of dramatic significance contributed by the décor of Gabin’s room is exceptionally great, since only the great chest of drawers at the end of the film has escaped our conscious memory […] The sets of Le jour se lève provide an astonishing social documentary. For example, when we see Berry dead on the housekeeper’s bed, he is lying on newspapers. One can imagine why the housekeeper did not want a man she didn’t know lying dead on her­bed-cover ; the blood might have stained it, so she searched for some old newspapers in her wardrobe and spread them out first. This simple detail of décor reveals more of the housekeeper’s psychology than a long dialogue scene could have clone. »
(André Bazin, a technical appreciation written for Travail et Culture.)
« You have made of the cinema a true and sincere art ; it has become the confession of your soul. But why is your soul so sad, so desperate, so lonely ? » (Letter from the Russian director Serge Youtkevitch to Marcel Carné.)

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Affiches

L’affiche du Jour se lève (120×160 cm)

Une autre affiche du Jour se lève (120×160 cm)

 

L’affiche allemande du Jour se lève / der Tacht bricht an (67×85 cm).

L’affiche italienne du Jour se lève / Alba Tragica (100x140cm)

 

Affiches de la collection Nicolas Ruet

L’affiche originale suédoise (1939)  33×70 cm

– Collection Nicolas Ruet

L’affiche originale suédoise (1939) 69×99 cm

– Collection Nicolas Ruet

L’affiche suédoise (1956) – 69×99 cm

– Collection Nicolas Ruet

L’affiche pour la ressortie en 1946 – 60*x0 cm

– Collection Nicolas Ruet

Photo argentique collée sur carton de présentation de cinéma (petite affiche de 43×31 Cm).

– Collection Nicolas Ruet

Photo argentique collée sur carton de présentation de cinéma (petite affiche de 43×31 Cm).

– Collection Nicolas Ruet

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La couverture du Ciné-Miroir de 1939

Ciné-Miroir était un hebdomaire français consacré au cinéma comme il y en a eu beaucoup, c’est-à-dire privilégiant un contenu anodin, très « midinette » mais en offrant des couvertures de qualité comme celle-ci. Le problème c’est qu’à l’intérieur de ces magazines il n’y avait bien souvent aucun article sur le film en question. Dommage !

 

 

 

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La célèbre photo d’Arletty sous la douche

Cette photo faisait partie d’un plan qui a été tourné et a fait partie de la première version du film sortie en 1939. Mais ce plan a été censuré par le gouvernement de Vichy durant la Seconde Guerre mondiale et n’a jamais été rétabli dans les copies du film depuis !
Cette photo aurait été prise à l’insu de Carné durant le tournage. Elle est parue dans certains journaux à l’époque, mais surtout dans le fameux livre de Lo Duca paru aux éditions Jean-Jacques Pauvert en 1957 : L’Érotisme au cinéma.

 

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Photographie rare de Jean Gabin

Cette photographie provient de la collection personnelle du photographe et collectionneur Michel Giniès.

Avec son aimable autorisation.

 

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Photographie d’Alberto Spadolini

Cette photographie m’a été aimablement transmise par Marco Travaglini, le neveu d’Alberto Spadolini.
Il lui a consacré un site très complet mettant en évidence son éclectisme dans divers domaines artistiques, notamment la danse dans le Paris des années 30 au côté de Joséphine Baker. Au cinéma, on le croisera également dans Le pavillon brûle de Jacques de Baroncelli en 1941 au côté de Jean Marais, il fera même une courte apparition dans Le Quai des Brumes.

le site consacré à Alberto Spadolini : www.albertospadolini.it.

 

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Photographies issues de la collection de Jean-Pierre Jeunet

– Mis à jour le 15 avril 2012 –

Pour plus de renseignements, voir ici.

Avec l’aimable autorisation de Jean-Pierre Jeunet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les photographies sont toutes de Raymond Voinquel. D.R

Gouache d’Alexandre Trauner pour le décor du Jour se lève.

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Liens

1 – La page consacrée au film sur le site incontournable DVDTOILE.
2 – La fiche DVD sur le site DVDFR.COM .
3 – L’excellente chronique du film + DVD sur le site DVDCLASSIK.
4 – Une chronique du film sur le blog MON FESTIVAL DU CINÉMA.
5 – La page consacrée au film sur le site du CINÉCLUB DE CAEN.
6 – Une analyse de la musique de Maurice Jaubert sur le site du FORUM DES IMAGES.
7 – La page consacrée au film sur le site de l’ENCINÉMATHÈQUE.
8 – Une critique du film sur le site CINÉCRITIQUES.
9 – La chronique du DVD sur le site EXCESSIF/DVDRAMA.
10 – La chronique en anglais du film sur le site CLASSIC FILM GUIDE (english review).
11 – La chronique en anglais du film sur le site FILMSDEFRANCE.COM (english review).
12 – La chronique en anglais du film sur le site FILM FROG (english review).
13 – Un extrait du film sur le site DAILYMOTION.
14 – La chronique en anglais du film sur le site STYLUS MAGAZINE (english review).
15 – La chronique en anglais du DVD sur le site DVDBEAVER (english review).
16 – Plusieurs articles en Italien sur le site CERCA FILM (Italian review).
17 – Une belle chronique du film sur le blog À LA POURSUITE DU VENT.

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LA BANDE-ANNONCE

LE COUP DE GUEULE DE JEAN GABIN DANS LE JOUR SE LEVE

Sur le site de l’INA, en 1970, Marcel Carné évoque le tournage de son film « Le jour se lève ».

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Jean-Pierre Jeunet à propos de « Quai des Brumes » et « Le Jour se lève » de Marcel Carné (La Cinetek).

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