Articles de presse sur Suzanne Cloutier

Divers articles d’époque consacrés à Suzanne Cloutier

Les articles reproduits ci-contre sont datés entre 1949 et 1952, ces quatre courtes années pendant lesquels Suzanne Cloutier va tourner trois films important qui vont lui assurer l’éternité chez les cinéphiles avertis :

« Au Royaume des Cieux » de Julien Duvivier, « Juliette ou la clef des songes » de Marcel Carné et « Othello » d’Orson Welles.

Sous leur apparente légèreté (caractéristique de la presse de cinéma de l’époque), nous apprenons que Suzanne Cloutier a failli tourner avec René Clair dans « La Beauté du diable » mais aussi avec Yves Allégret ou aux cotés d’Alan Ladd et Humphrey Bogart. Plusieurs articles relatent le tournage d’« Othello » d’Orson Welles et qui étaient les quatre actrices qui la précédèrent au casting. Egalement dans Cinémonde une photographie du film inédit d’Orson Welles tourné aux Buttes-Chaumont en 1950 !

Cliquez sur les années pour lire les articles correspondants :
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– 1949 –

CINEMONDE n°761 daté du 07 mars 1949

René Clair et Julien Duvivier se sont disputé pendant deux heures cette débutante qu’ils connaissaient depuis deux ans.

Julien Duvivier a vu et écouté les auditions de trois cents jeunes filles différentes venues des endroits les plus divers. il a retenu les principales interprètes de son film : « Au Royaume des Cieux » mais il n’avait pas trouvé sa vedette.

Il songea alors à une jeune canadienne qu’il avait connu à Hollywood où elle prenait des cours avec Charles Laughton.

Cette jeune fille, arrivée en France il y a quelques mois, n’avait décroché aucun rôle mais avait été engagée dans la troupe de Jean Dasté.

Duvivier lui fit faire un bout d’essai et l’engagea, à condition qu’elle abandonne son nom de Suzanne Cloutier et s’appela Suzanne Saint-Jean.

Quelques heures plus tard, Suzanne receva un message de René Clair qui avait pensé à elle pour son « Faust » mais c’était trop tard.

CINEMONDE n°766 daté du 11 avril 1949

Dans ce numéro de Cinémonde on trouve ces deux photographies du tournage du film de Duvivier « Au Royaume des Cieux ».

Notons que Suzanne Cloutier s’appelle Anne Saint-Jean pour ce film.

L’ECRAN FRANÇAIS n°198 daté du 12 avril 1949

L’Ecran Français confirme lui aussi ce changement de nom éphémère (qui ne dura qu’un film) pour Suzanne Cloutier.

CINEMONDE n°772 daté du 23 mai 1949

Une analyse graphologique de l’écriture Suzanne Cloutier sans grand intérêt…

Mais la photographie est jolie.

CINEMONDE n°788 daté du 12 septembre 1949

Suzanne Cloutier – Desdémone

Cinémonde attendait un télégramme de Suzanne Cloutier lui annonçant qu’elle était engagée par Orson Welles pour « Othello ». Cinémonde n’a pas reçu ce télégramme mais les dépêches d’agences nous ont appris que Suzanne était effectivement Desdémone. Tout est donc pour le mieux. Pourquoi, allez-vous dire Cinémonde attendait cette dépêche ? Tout simplement parce que si Suzanne Cloutier a été engagée par Orson Welles, c’est grâce à notre directeur. Pour les amateurs de « petite histoire » voilà le compte rendu chronologique des faits qui conduisirent du « Royaume des Cieux » à celui d’« Othello ».

Suzanne est la cinquième Desdémone d’Orson Welles.

La première fut Léa Padovani (le coeur a joué contre le cinéma). La seconde fut Cecile Aubry qui préfera « La Rose noire ». La troisième fut Betsy Blair, au physique très « desdémonien », mais à l’accent trop yankee. La quatrième (la seule qu’on verra dans le film… mais de dos) était marocaine !

Après ces quatre mécomptes, Welles cherchait. Il chercherait peut-être encore si Maurice Bessy ne lui avait télégraphié : « Suzanne Cloutier est votre Desdémone ». Deux jours plus tard, Orson Welles débarquait du ciel, voyait Suzanne, visionnait deux bobines d’ « Au Royaume des Cieux », et s’envolait avec sa cinquième Desdémone (la bonne) pour Venise. Il ne s’agissait encore que d’un essai… dont nous attendions le résultat et dont les dépêches d’agences et nos collaborateurs, de retour de Venise, nous ont confirmé le résultat positif.  Et Cinémonde se réjouit d’avoir permis, une fois de plus, à une jeune artiste de talent de franchir plus rapidement les échelons de la gloire.

Nous tiendrons naturellement au courant nos lecteurs de la réalisation d’« Othello ». Nous avons d’ailleurs été les premiers à publier dans la presse française des photographies de ce film qui s’annonce comme une présentation destinée à faire date comme c’est d’ailleurs le cas pour la plupart des oeuvres d’Orson Welles.

CINEMONDE n°791 daté du 03 octobre 1949

Une photographie rare de Suzanne Cloutier.

La critique du film de Julien Duvivier « Au Royaume des Cieux » :

L’accueil que Venise, à l’occasion de son X° festival a fait à « Au Royaume des Cieux » ne permettait pas d’espérer le Lion de Saint-Marc mais un prix plus qu’honorable. Julien Duvivier dut repartir pour la France le lendemain et le film fut abandonné aux grignotements rituels de tous les festivals… Morale : aucune récompense ne fut décernée à ce film qui en méritait pourtant pour son courage et pour sa qualité.

Certes « Au Royaume des Cieux » a tous les péchés qu’on attribue à Duvivier : excès gênants, penchants aux situations mélodramatiques, complaisance dans les effets. Ici on peut ajouter quelque chose de nouveau chez Duvivier : une cruauté trop visible pour être gratuite.

Mais « Au Royaume des Cieux », il faut bien insister sur cela par ce que c’est légitime, garde toutes les qualités habituelles à Julien Duvivier qui est reconnu comme l’un des plus grands réalisateurs actuels : travail très honnête, mise en scène proprement dite de premier ordre, et surtout un instinct du montage qui ne se rend compte à peu près chez aucun autre metteur en scène. Le scénario, dû à Duvivier lui-même, a souvent des élans admirables. quant au dialogue, il est de Jeanson, et il dit compter parmi ses meilleurs. Jeanson, en particulier, ne nous avait pas souvent habitués à cette émotion discrète, qui est certainement l’une des qualités majeures du film sur le plan littéraire.

Un élément d’importance dans le succès certain de ce film c’est l’interprétation qui ale mérite de grouper autour d’acteurs au talent sûr, comme Serge Reggiani et Suzy Prim, une troupe de jeunes comédiennes, parmi lesquelles Suzanne Cloutier. Celle-ci sera sans aucun doute la révélation de cette nouvelle saison cinématographique.

« Au Royaume des Cieux » est plus qu’un film réussi, c’est un film courageux, qu’un festival se serait honoré de couronner.

C. CH.

Suzanne Cloutier, Christiane Lénier et Nadine Basille dans
« Au Royaume des Cieux »

L’ECRAN FRANÇAIS n°222 daté du 03 octobre 1949

Dans cet article sur le film « Au Royaume des Cieux » de Julien Duvivier on trouve ce paragraphe qui nous informe que Suzanne Cloutier serait la fille du ministre canadien de l’Intérieur, information que nous n’avons lu nulle part.

 

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– 1950 –

CINEMONDE n°826 daté du 06 juin 1950

Cette photographie provient d’un reportage sur le tournage à Paris aux Buttes-Chaumont d’un film d’Orson Welles (resté inédit) qui servait d’introduction à sa pièce de théâtre « The Blessed and the Damned » qu’il joua à Paris au théâtre Edouard VII avec Suzanne Cloutier en 1950. Ce film s’appelle « Le miracle de Sainte Anne » ou « La langouste qui ne pense à rien » (The Unthinkable Lobster), parmi les figurants citons Boris Vian et Maurice Bessy. Signalons pour finir que l’assistant réalisateur s’appelait Edouard Molinaro, le futur cinéaste de « La Cage aux folles » et « Un Témoin dans la ville ».

Cf la page IMDB.

Ci-dessous l’article pour les admirateurs d’Orson Welles (cliquez dessus pour le voir en meilleure qualité).

 

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– 1951 –

L’ECRAN FRANÇAIS n°310 daté du 13 juin 1951

Suzanne Cloutier ne tournera finalement pas dans « Nez de cuir » d’Yves Allégret, ni Brigitte Auber d’ailleurs…

CINEMONDE N°896 daté du 06 octobre 1951

Cet entrefilet nous confirme que Suzanne Cloutier fut préféré par Orson Welles à Léa Padovani et Betsy Blair.

CINEMONDE N°904 daté du 01 décembre 1951

La couverture prestigieuse de Cinémonde avec Orson Welles et Suzanne Cloutier dans « Othello » qui sortit finalement le 19 novembre 1952 en France.

 

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– 1952 –

CINEMONDE N°911 daté du 18 janvier 1952

Suzanne Cloutier ne tournera finalement pas avec Alan Ladd et Humphrey Bogart dans « Golfe Persique (Paradise Island) ». Le film ne se fit pas. Par contre elle tournera bien aux cotés de Anna Neagle et Michael Wilding dans « Derby Day » réalisé par Herbert Wilcox qui sortit en Angleterre le 09 mai 1952.

CINEMONDE N°921 daté du 28 mars 1952

Il semble que William Holden a bien fait parti du casting du film « Persian Gulf » qui s’est donc aussi appelé « Paradise Island ».

Quoiqu’il en soit, le film ne s’est jamais tourné. Qui était le réalisateur ?

CINEMONDE N°925 daté du 25 avril 1952

Quelques belles photographies d’« Othello » d’Orson Welles dans ce numéro de Cinémonde.

CINEMONDE N°930 daté du 30 avril 1952

Deux photographies rares du film « Derby Day » où Suzanne Cloutier est aux cotés de Peter Graves.

CINEMONDE N°955 daté du 21 novembre 1952

 

Cette photographie fait partie d’un reportage sur Suzanne Cloutier où l’on apprend qu’elle est ceinture orange en Judo, que son professeur s’appelle Pierre Roussel qui dirige un club de judo dans le quartier du parc Monceau à Paris.

Le journaliste nous explique qu’elle part bientôt en tournée en Afrique du nord pour un spectacle classique qu’a monté le théâtre de Babylone. Mais le rapport avec le Judo ? le journaliste ne le dit pas…

 

LIFE n° daté du 01 décembre 1952

 

L’année 1952 se termine pour Suzanne Cloutier avec cette consécration :

la couverture du prestigieux magazine américain Life à l’intérieur duquel se trouve la photographie ci-dessous.

Malheureusement, sa carrière cinématographique s’arrête là.

Elle se maria avec l’acteur Peter Ustinov le 15 février 1954.

 

Peter Ustinov et Suzanne Cloutier en 1954

 

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