1953 – Thérèse Raquin

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THÉRÈSE RAQUIN (1953)

Fiche TechniqueSynopsisRevue de PresseAffichesLiensExtrait avec Roland Lesaffre, Raf Vallone et Simone Signoret (Youtube)

FICHE TECHNIQUE

Scénario : « inspiré » du roman d’Émile Zola.
Adaptation : Marcel Carné et Charles Spaak.
Dialogues : Charles Spaak.
Images : Roger Hubert, assisté d’Adolphe Charlet et Max Dulac.
Décors : Paul Bertrand.
Costumes : Antoine Mayo.
Musique : Maurice Thiriet.
Montage : Henri Rust, assisté de Suzanne Rondeau et Marthe Gottié.
Assistants réalisateurs : Jean Valère, Carlo Lombardini.
Directeur de production : Ludmilla Goulian.
Régie : Paul Laffargue, Tonio Suné.
Interprètes : Simone Signoret (Thérèse Raquin), Raf Vallone (Laurent), Sylvie (Mme Raquin mère), Jacques Duby (Camille Raquin), Roland Lesaffre (Riton), Nério Bernadi (le médecin),
Maria-Pia Casilio (Georgette), Marcel André (M. Michaud), Martial Rèbe (M. Grivet), Madeleine Barbulée (Mme Noblet), Paul Frankeur (le contrôleur), Lucien Hubert (le chef de gare de Dijon), France Vernillat (Françoise), Jacques Hilling, Danièle Dumont.
Production : Robert et Raymond Hakim pour Paris-Films Produc­tion/Lux Films (Rome).
Tournage : Studios de Neuilly et en extérieurs à Lyon, du 2 mars au 28 avril 1953.
Sortie : 6 novembre 1953 aux Moulin-Rouge, Normandie et Rex.
Durée : 105 minutes.
Distinction : Lion d’argent à la Biennale de Venise (1953).

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SYNOPSIS

Thérèse Raquin mène une vie sans attrait auprès d’un époux falot et de sa mère, une femme autoritaire qui tient un magasin de tissus où travaille le couple. L’arrivée d’un bel italien à l’oeil de velours va faire basculer la vie de Thérèse.

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REVUE DE PRESSE

LE PARISIEN LIBÉRÉ, 10/11/1953 (André Bazin)
Thérèse Raquin est un grand film, une oeuvre dont la beauté simple et pourtant savante, directe et cependant sans concessions s’impose par-dessus toutes les critiques de détail. On y respire l’air salubre du vrai cinéma, on y admire la science et la conscience d’un grand cinéaste dévoué de toute son intelligence à son art et non les faux semblants des faiseurs d’esbrouffe à la mode qui cherchent à faire prendre leur cynique adresse pour l’authentique qualité. Pourquoi les évidentes faiblesses de l’adaptation (dont les servitudes de la coproduction sont sans doute partiellement responsables) ne prévalent-elles pas contre les qualités majeures du film? C’est le miracle d’une mise en scène dont la magie est plus forte que la logique du scénario. (…) Thérèse Raquin n’est certes pas le meilleur film de Marcel Carné, mais c’est peut-être celui où la maîtrise du metteur en scène atteint sa perfection la plus dépouillée.
CAHIERS DU CINÉMA, décembre 1953 -n° 29 (Jacques Doniol-Valcroze)
Carné a donné à ce cauchemar, à ce huis clos d’un amour impossible, une grande cadence classique. Les séquences s’équilibrent avec une mesure presque trop juste : un moment la monotonie menace et puis le destin entre en scène en sifflotant et la dernière étape est menée sans défaillance… Tout cela est diaboliquement réglé au millimètre.
FRANC-TIREUR, 11/11/1953 (Jean Néry)
Il y a décidément deux Marcel Carné. Celui des Visiteurs du soir, qui se prolongea en s’étiolant dans les Portes de la nuit et dans Juliette. Celui du jour se lève, que l’on retrouvait souvent dans la Marie du port et qui donne à nouveau toute sa mesure dans Thérèse Raquin… Pour ma part, mes préférences vont au second. Thérèse Raquin vient de me prouver encore sa vigueur, son humanité et son exceptionnelle maîtrise.
ARTS, 12/11/1953 (Yves Gibeau)
Je ne veux pas dire que Thérèse Raquin soit un mauvais film. On en voit, à longueur d’année, des dizaines qui sont loin de le valoir. J’affirme simplement qu’il est indigne de Marcel Carné et de cette « presse » enthousiaste qu’on lui a consacrée… Quant à la photographie, elle est exceptionnelle, à l’image, si l’on peut dire, de cette sordide histoire : une grisaille constante, malsaine, des aubes tristes, brumeuses, des éclairages de nuit dont Hubert a le secret.
L’EXPRESS, 14/11/1953
Carné voit le cosmique, non l’humain. Ses personnages ne sont pas assez la proie de leurs désirs, mais celles de forces inconnues indéterminables, et qui se révèlent, malheureusement, fort rebelles à se laisser filmer.
LE MONDE, 14/11/1953 (Jean de Baroncelli)
Il s’en faut donc de peu que Thérèse Raquin n’emporte notre adhésion totale. Mais ce «peu» existe. L’histoire telle qu’elle nous est racontée, telle qu’elle a été reconstruite par Carné et Charles Spaak suscite des réserves. Si je reprochais quelque chose à Carné et à Spaak ce serait de n’avoir pas tranché davantage encore dans le vif… de ne pas avoir substitué, dès le début du film, leur mécanisme tragique à celui de Zola. Il existe chez les héros de Carné une sorte de dédoublement psychologique dû à leur parenté littéraire qui nuit à la pureté du film et même à sa vraisemblance.
LE FIGARO, 10/11/1953 (Jean-Jacques Gautier)
L’adaptation cinématographique que Marcel Carné vient de nous offrir de Thérèse Raquin est une réussite… L’histoire est bien contée, sans réalisme superflu. Le livre était fortement réaliste. Le metteur en scène a réservé tout au long de son ouvre de larges marges poétiques. Avouons d’ailleurs que l’interprétation (dont il est responsable) l’a aidé dans ce sens.
LE FIGARO LITTÉRAIRE, 14/11/1953 (Claude Mauriac) …
Il en résulte que le film bifurque soudain par la force des choses dans une direction tout autre que celle du roman et qu’il devient meilleur dès ce moment sans que les cinéastes aient voulu renoncer pour autant à ce parrainage de plus en plus encombrant et de moins en moins justifié. Carné et Spaak ont paradoxalement exagéré leur fidélité à Zola. Mais le vrai paradoxe était d’avoir voulu s’y référer. Ils nous avaient informé dès le générique qu’ils s’étaient inspirés du roman sans chercher à l’adapter rigoureusement. Avaient-ils le droit, dans ces conditions, de se servir d’un titre célèbre à seule fin de recueillir les radiations dont il était encore porteur?
COMBAT, 10/11/1953 (R.-M. Arland)
En face du néo-réalisme italien, Carné reste le défenseur d’un réalisme composé et redigéré, héritier direct de l’expressionnisme allemand. Toujours maître de son expression, il a choisi d’être celui qui maintient en face de tant d’autres qui cherchent. C’est ainsi que les avant-gardistes de bonne race se cimentent en devenant les tenants de la tradition.
CARREFOUR, 11/11/1953 (Jean Dutourd)
Le générique indique modestement que le film est « inspiré du roman de Zola ». Il est mieux qu’inspiré. Il traduit le roman à sa façon, une façon cinématographique, dramatique. Il nous donne une version possible de Thérèse Raquin, une version que n’a pas choisie Zola mais qu’il aurait pu choisir et qu’il ne désavouerait certainement pas.
LES NOUVELLES LITTÉRAIRES, 12/11/1953 (G. Charensol)
Au début, la peinture de la boutique de la rue Saint-Jean, à Lyon, avec son atmosphère confinée, est brossée vigoureusement, un peu trop même car les surcharges n’en sont pas absentes. La progression dramatique, en revanche, est admirablement conduite, depuis le moment où nous voyons Thérèse lentement asphyxiée par le cadre médiocre dans lequel elle vit, jusqu’aux révélations que lui apporte sa rencontre avec Laurent. Le réseau serré dans lequel les trois personnages vont se débattre est dessiné d’un trait sans défaillance et on ne saurait relever un temps mort, une longueur dans un film que, je le répète, on ne songe à discuter qu’après coup et quand on a rendu un hommage sans réticence à un admirable technicien.

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Affiches

 

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LIENS

1 – La page consacrée au film sur le site incontournable DVDTOILE.
2 – Une critique technique du DVD sur le site KINO DIGITAL.
3 – Une critique du film sur le site TELEDOC.
4 – Une critique du DVD sur le site EXCESSIF/DVDRAMA .
5 – Une critique du DVD sur le site POPMATTERS (english review).
6 – La critique du film sur le site italien CINECLUB INQUADRATURE (italian review).
7 – Une critique du film par Laura García Pérez sur le site espagnol de Jorge Ortega (spanish review).
8 – Une critique du DVD KINO sur le site DVDTALK (english review).

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La Une de l’hebdomadaire des professionnels du Cinema, Le Film français, daté du 11 septembre 1953 n°478 et la publicité attenante.

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EXTRAIT AVEC RAF VALLONE ET SIMONE SIGNORET (Youtube)

 

« Sur un air de Limonaire » composé par Maurice Thiriet du film Thérèse Raquin.

 

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