1942 – Les Visiteurs du soir

le dossier promotionnel sorti dans les années 60



LES VISITEURS DU SOIR (1942)
le dossier de presse édité à l’occasion d’une ressortie du film dans les années soixante


Vous pouvez lire par ce lien direct le scénario du film tel qu’il est résumé dans ce dossier de presse.

















SCÉNARIO

Cette légende couleur d’amour et de mort appartient aux fantômes oubliés
qui hantent encore les solitudes de la pitié.
On la contait jadis dans les demeures seigneuriales.

Les murs orgueilleux sont tombés, démantelés par les hommes et par le temps.
Les troubadours se sont évanouis dans le passé…
… mais leur belle histoire est venue jusqu’à nous portée par la vague des siècles défunts.

En ce joli mai 1485, le baron Hugues célèbre en son château les fiançailles de sa fille
Anne avec l’un de ses hommes de guerre : le chevalier Renaud. 
Le puissant seigneur a convié à ces réjouissances une fort noble assistance. 
Baladins, danseurs, trouvères, jongleurs, montreur de monstres contribuent à l’éclat de la fête quand arrivent deux ménestrels de bonne mine dont l’art est de chanter l’amour et ses feux cruels et tendres.

Mais si Gilles et Dominique chantent si bien l’amour c’est pour mieux le tourner en dérision.

Fidèles serviteurs du Diable, leur sort sur la terre est de troubler les amours des humains. 
Mauvais amants eux-mêmes, ils continuent, pour le plus grand profit de leur Maître, 
à jeter la honte, l’incertitude et le désespoir dans le cœur des amants.

Et c’est pourquoi Gilles réussit à séduire Anne cependant que Dominique gagne 
les hommages du chevalier Renaud et du baron Hugues.

Au cours d’une chasse, alors que Gilles et Anne oublient les heures près d’une fontaine fleurie sous les oliviers, Dominique use des artifices de sa beauté pour amener les deux seigneurs à perdre leur âme. Quant à Gilles, il lui suffit, au soir d’un trop beau jour, de quelques phrases cruelles pour vouer au désespoir celle qui vient de s’abandonner à lui.

Mais au cœur glacé de Gilles, la tendresse éperdue et la confiance de la jeune fille ont ranimé une cendre presque éteinte : le souvenir de sen­timents qu’il croyait morts à jamais avec un passé détestable. Aussi bien, malgré les sarcasmes de Dominique, oubliant le pacte qui le lie au Démon, il va retrouver Anne dans sa chambre pour lui parler d’amour. Et, tous deux, avec l’imprudence éternelle des amants, constatent que rien ne peut désormais les séparer.

Dans le fracas de la foudre, l’éblouissement des éclairs, l’odeur du soufre et des arbres calcinés, un cavalier de haute mine surgit devant la poterne du château.
Un voyageur surpris par l’orage demande l’hospitalité.

Le Diable est dans la place.

Inquiétant, sardonique, bonasse, souriant, aimable, grimaçant, menaçant, il a tôt fait de mener à bonne fin son jeu cruel. Grâce à ses insinuations perfides, Gilles, surpris dans la chambre d’Anne, est enchaîné dans un chenil pour y attendre la mort dans les supplices. Puis, avec l’aide de Dominique, il oppose Renaud à Hugues et fous de jalousie les deux hommes décident de s’affronter dans un duel sans merci.

Le Malin a gagné la partie.

Il ne lui reste plus qu’à se montrer devant Anne dans l’appareil de sa puissance pour achever son œuvre maligne.

Du moins se figure-t-il qu’il en est ainsi…

Mais la jeune fille ne croit pas au Diable.

Elle n’appartient qu’à Gilles.

Elle n’appartient qu’à l’amour.

Et tous les sortilèges du Démon, pris à son tour au tendre piège, resteront inutiles.
C’est en vain que lui faisant avouer son amour à la face de tous il fait jeter Anne dans le chenil en compagnie de Gilles…

C’est en vain qu’il fera tuer Renaud par le baron Hugues…

C’est en vain que Dominique entraînera le vieux seigneur vers les séjours infernaux. Seul le souvenir des heures vécues près de la fontaine aux oliviers demeure au cœur des amants, et le Diable pour conquérir la jeune fille doit libérer Gilles sur une promesse illusoire. Car, pour la première fois, Anne vient de mentir.

Quand on aime tout est permis pour sauver son amant.

Gilles, libéré mais privé de mémoire, se rencontre à la fontaine aux oliviers avec Anne venue pleurer sur son bonheur perdu. Devant elle il retrouve le souvenir merveilleux des heures oubliées, des mots murmurés lèvres à lèvres.

Le Diable, fou de rage, transforme les amants enlacés en statues de pierre…

Ils res­teront éternellement pétrifiés dans leur étreinte…

Mais l’amour prodigieux de Gilles et d’Anne survivra à la métamorphose.

Sous les froides poitrines de granit deux cœurs vivants continuent à battre au rythme d’une invincible passion.

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