Jacques Prévert

2008 – Entretien exclusif avec Carole Aurouet (« Jacques Prévert, Paris la belle »)


Interview de Carole Aurouet à l’occasion de l’exposition « Jacques Prévert, Paris la belle » à Paris du 24 octobre 2008 au 28 février 2009

Carole Aurouet est Maître de conférences à l’Université Paris-Est, Docteur en littérature et civilisation françaises de l’Université de la Sorbonne Nouvelle et spécialiste de Jacques Prévert (théâtre, poésie, cinéma, collages).
Elle est notamment l’auteur du livre « Prévert, portrait d’une vie » paru chez Ramsay en 2007.
Elle est également l’auteur du catalogue jeunesse de l’exposition « Jacques Prévert, Paris la belle » qui parait chez Flammarion en octobre 2008.

Cette interview a été réalisée au début du mois d’Août 2008 avant que nous ayons l’idée de collaborer à un blog commun consacré aux traces de Jacques Prévert à Paris : jacquesprevert.wordpress.com.


– L’exposition s’appelle « Jacques Prévert Paris la Belle », sais-tu quelle sera la part de Paris dans celle-ci ?
Il me semble que l’idée initiale était de faire une exposition centrée exclusivement sur Prévert et Paris. Mais au vu de l’étendu de l’œuvre de l’auteur, elle s’est élargie pour aborder également des périodes de sa vie où il a pu s’éloigner momentanément de la capitale. Mais Paris est resté comme un fil conducteur. Il faut dire que la ville occupe une place de choix dans sa vie !
Chaque partie de l’exposition « Jacques Prévert Paris la belle » est donc intimement liée à Paris. On pourra par exemple y voir des photographies de Prévert déambulant dans différents arrondissements, prises en autres par son ami Robert Doisneau. On y découvrira aussi l’ouvrage du photographe allemand Peter Cornelius, Couleurs de Paris, ou encore L’album du Coeur de Paris du luxembourgeois Romain Urhausen, dont Prévert a signé les préfaces.

Prévert est certes né à Neuilly-sur-Seine en 1900, mais il a très vite habité la capitale. Son premier domicile parisien est le 7 rue de Vaugirard, où la famille Prévert demeure à partir de 1907. Jacques est un petit gavroche du Vie arrondissement. Il passe son temps entre la rue de Vaugirard, la rue Férou, la rue Tournon, la Place Saint-Sulpice, et bien sûr le Jardin du Luxembourg qu’il aime tant ! C’est le quartier de son enfance, c’est amusant car il deviendra plus tard l’icône de Saint-Germain-des-Près ! Il a pratiqué le nomadisme et a déménagé fréquemment dans Paris, mais deux pôles se détachent : le Vie donc, et le XVIIIe qu’il habite à partir de 1955. Il gardera constamment son appartement de la cité Véron, place Blanche, même quand il partira finir ses jours en Normandie, à Omonville-la-Petite, où il est enterré à côté de son épouse Janine, de sa fille Michèle, et de son ami le décorateur Alexandre Trauner.

– Peux-tu nous rappeler comment il a découvert la cité Véron ? car il n’avait jamais quasiment habité dans ce quartier auparavant.
Je ne sais pas très bien comment il est arrivé jusqu’à ce lieu où Boris Vian sera son voisin. Il ne le connaissait pas personnellement me semble-t-il avant d’y habiter. Mais ce qui est sûr c’est que cet appartement ne l’a d’emblée pas laissé indifférent. Cette immense terrasse à partager avec les Vian, cette vue sur les ailes tournantes du Moulin-Rouge, là où ses amis Jean Gabin, Yves Montand et tant d’autres s’étaient produits…
Cette petite ruelle calme qui détonne avec l’agitation de la place Blanche. Et puis ce lieu transformé en appartement appartenait au célèbre cabaret et cette idée de s’implanter près des danseuses devait certainement l’amuser. Il a donc loué cet appartement à partir de 1955. Il a très vite sympathisé avec Vian qu’il aimait beaucoup. Son décès prématuré en 1959 l’a terriblement attristé. Aujourd’hui, sa petite fille Eugénie Bachelot Prévert essaie de conserver intact la mémoire de ce lieu et y a installé sa succession Fatras, qui gère la mémoire et l’œuvre de son grand-père.

Prévert adorait Paris. Il aimait particulièrement y déambuler pour bien connaître la ville. Cela a commencé dès son plus jeune âge, quand il pratiquait l’école buissonnière. C’était quelqu’un qui aimait se perdre dans la capitale pour mieux la découvrir, loin des clichés touristiques, dans les quartiers populaires, vivants, vrais. Il raconte qu’il aimait aller dormir dans des hôtels modestes en fin d’après-midi pour être en forme et partir se promener la nuit dans la ville. Seulement, quand il arrivait seul dans un hôtel et qu’il demandait aux propriétaires de le laisser dormir et de le réveiller vers minuit, ces derniers le pensaient dépressif, prenaient peur et imaginaient qu’il allait commettre une bêtise !
Il a beaucoup déambulé avec ses amis dans Paris, notamment Doisneau. Et ses pérégrinations lui servaient d’inspiration pour ses textes, pour ses scénarios.

– Il s’agit de la première exposition de cette importance sur Prévert ?
Il n’y a jamais eu d’exposition aussi générale et complète sur Prévert. Il est mort il y a plus de trente ans, il était temps ! Rappelons que Prévert s’est illustré avec brio dans le théâtre, le cinéma, la chanson, la poésie, les collages… Son œuvre est protéiforme !
Il y a déjà eu des expositions mais qui traitaient le plus souvent d’un seul aspect de son œuvre, à l’exception de celle, plus complète, de la fondation Maeght en 1987 : « A la rencontre de Jacques Prévert ». Bernard Chardère a par exemple organisé en 1981 une belle exposition à la Fondation nationale de la photographie de Lyon, au Château Lumière : « Jacques Prévert et ses amis photographes ». C’était un grand moment, d’autant plus que bon nombre des copains de Prévert étaient encore vivants et présents : son frère Pierre, Maurice Baquet, Robert Doisneau, etc. Il y a eu aussi une grande exposition de collages à la Bibliothèque nationale de France en 1982. Mais il est vrai que cette exposition commence à être ancienne, et pour ma part, j’étais trop jeune à l’époque pour y assister si bien que j’ai l’impression de ne jamais avoir vu une exposition de Jacques Prévert digne de ce nom, dans la mesure où celles dans lesquelles je me suis ruée adulte étaient certes intéressantes mais incomplètes et modestes.
C’était donc un projet important que Eugénie portait depuis longtemps, pour lequel elle s’est beaucoup battue, et qu’elle a réussi – fort heureusement ! – à mener à bien avec N.T. Binh à l’Hôtel de Ville de Paris. « Jacques Prévert Paris la belle » aborde toutes les facettes de l’œuvre de Prévert et compte 540 documents ! Un événement à ne manquer sous aucun prétexte donc !

– Droits Réservés –

– En tant que l’une des spécialistes de Prévert en France, penses-tu que le fait que Prévert ait été assimilé à la littérature et la poésie enfantine ça ne l’a pas cantonner à…
Si ! Cela l’a cantonné à la poésie pour la jeunesse, aux poèmes doux et rêveurs enseignés dans les écoles ! On a eu la chance d’apprendre « Le Cancre » et « En sortant de l’école » quand on était petit, et on continue à l’apprendre aujourd’hui, tant mieux ! Ces textes parlent aux enfants, les touchent, leur donnent le goût de la poésie, et c’est très bien ainsi. Mais en même temps, Prévert s’est du coup retrouvé limité à cette image de gentil poète à casquette et cigarette (moins bien vu maintenant, à cacher la cigarette !) qui écrit uniquement de jolis textes simples pour les enfants.
Mais l’œuvre de Prévert ce n’est pas que cela ! Prévert c’est aussi des textes virulents, très anticléricaux, très antimilitaristes, qui s’en prennent violemment aux bourgeois, à la presse, aux curés, qui traitent des problèmes du quotidien, qui prennent la défense des plus faibles, des opprimés, des étrangers, des femmes… Et en cantonnant Prévert aux petites classes, on a transmis une facette édulcorée, réductrice et donc fausse de son œuvre. Il a été minimisé, et il reste à redécouvrir pleinement, à réhabiliter en quelque sorte ! Il est par exemple frappant de constater qu’il est beaucoup moins présent dans les programmes du secondaire, et ne parlons pas de l’université où il est quasiment absent !

Trop dérangeant Prévert, trop explosif ? Certainement ! Quand j’ai soutenu ma thèse de doctorat en 2001, il n’y avait alors eu que sept sujets de thèse déposés sur le poète ! Grâce à « Jacques Prévert Paris la belle », les visiteurs vont découvrir le « vrai Prévert » et je pense qu’ils vont tomber des nues ! Cette exposition contribuera à donner une image plus fidèle de Prévert. Ils vont pouvoir prendre conscience de l’étendu de son talent et j’espère qu’ils auront envie de lire d’autres recueils que Paroles, de voir d’autres films que Les Enfants du paradis (certes une réussite !) comme par exemple ceux réalisés par Pierre Prévert. Des films qui ne ressemblent à aucun autre !
J’espère avoir contribué modestement à ce rééquilibrage dans tous les articles et ouvrages que j’ai écrits sur Prévert. J’ai en tout cas toujours essayé de réhabiliter toute une partie de son travail, que ce soit dans Les Scénarios détournés de Jacques Prévert (Dreamland, 2003), dans Prévert, portrait d’une vie (Ramsay, 2007) ou dans mes autres livres sur l’auteur.
C’est comme les photos de Prévert. Quand vous êtes attentif à celles qui sont diffusées, vous avez l’impression qu’il a toujours eu plus de 60 ans, qu’il n’a jamais été jeune, qu’il a toujours été un vieux bonhomme sympa à casquette et cigarette ! Heureusement, il n’en est rien avec la photographie de Wols choisie pour l’exposition. Le visuel seul de « Jacques Prévert Paris la belle » annonce la couleur : une autre image de Prévert !

– Ça serait intéressant que les gens découvrent ses autres écrits, ses textes engagés notamment qui restent très modernes car Prévert utilise la langue française d’une manière très simple donc compréhensible par tous.
Effectivement, les textes de Prévert sont toujours d’une grande actualité. Et j’ai envie de dire presque malheureusement ! La lutte contre la misère, contre la misogynie, la destruction de l’environnement, la pollution, le racisme, le nationalisme exacerbé, la guerre… Ces thèmes résonnent encore cruellement de nos jours. Et puis il y a la forme qui est toujours très actuelle. Prévert utilise des mots simples, des mots de tous les jours, un lexique dénué de préciosité, pour aborder les problèmes du quotidien, ce qui est assez novateur dans la poésie de l’époque. Il fait en quelque sorte descendre la culture dans la rue. Prévert est un autodidacte. Il n’écrit pas une littérature de lettrés uniquement destinée à des lettrés.

Mais sous une apparence de simplicité, il ne faut pas s’y tromper, il y a une grande recherche, et une grande richesse. Prévert travaille énormément ses textes. Il les truffe aussi de références culturelles susceptibles d’en étonner plus d’un, car c’est notamment un grand lecteur. Ses textes peuvent se lire à différents niveaux. Quand on analyse ses brouillons préparatoires, on se rend bien compte que l’idée communément admise selon laquelle il écrit comme il parle, sur le coin d’une nappe de bistrot, est totalement fausse. Certes, il peut commencer par griffonner des bribes d’idées sur un petit bout de papier, mais ensuite il reprend et retravaille énormément ses premiers jets. Il est vrai qu’il avait une sorte de coquetterie qui le poussait à recopier au propre ses brouillons et à jeter les précédents si bien que certains ont pris ces copies au net pour de véritables premiers jets, contribuant à créer cette idée de facilité et d’absence de travail. C’est pourtant un réel effort pour parvenir au mot juste, à cette apparence de facilité, c’est bien plus difficile qu’il n’y paraît !

– C’est la grande force de Prévert avec le recul. Sa poésie sera toujours moderne dans 20 ans grâce à ce langage simple qu’il utilise.
Oui. Et puis il y a son humour… Ses jeux de mots sur la langue qui permettent aussi de garder une certaine fraîcheur.

– C’est aussi quelque chose qu’on lui a pas mal reproché ce « systématisme » des jeux de mots.
Je me demande si ce n’était pas qu’un prétexte… Je pense que ce qui dérangeait davantage c’était les combats qu’il menait, les positions qu’il prenait. Certains ne lui pardonneront jamais son anticléricalisme et son antimilitarisme par exemple. Une relecture de « La Crosse en l’air » (in.Paroles) suffira à vous en montrer la force et l’étendu ! Ne pouvant ouvertement lui reprocher ces prises de positions sous peine d’apparaître intolérant et réactionnaire, certains ont saisi les jeux de mots, les plaisanteries scatologiques pour attaquer, et d’autres ont achevé le travail de sape en n’évoquant plus que ces fameux poèmes doux et rêveurs pour les enfants. Ainsi a-t-il été minimisé, déformé, réduit. Et j’ai souvent constaté que les nouveaux détracteurs de Prévert le connaissait très mal…

– Ça me fait penser au texte de Houellebecq, « Prévert est un con » et il y a cette interview récente de Jean-Louis Murat où il oppose Prévert à Baudelaire ! et ça cantonne la poésie à une langue qui est assez élitiste alors que …
Je reviens sur cet aspect dans le catalogue de l’exposition, dans un article que j’ai titré « En mauvais français pour les mauvais français » : le braconnier Jacques Prévert révolutionne la poésie ». J’ai souvent hésité à citer les propos de Houellebecq notamment, ne voulant pas faire de publicité à un auteur qui, encore jeune au moment de l’écriture de ce texte, cherchait incontestablement à faire parler de lui… Et puis cette exposition était le moment de faire le point. C’est chose faite. N’y accordons pas plus d’importance.

Oui, il est vrai que le milieu universitaire a tendance à cantonner la poésie à un certain classicisme… Et puis le succès et la popularité engendrent un certain dédain de la part d’une partie de l’intelligentsia. Il y a aussi une sorte de snobisme à apprécier ce qui est peu lu et peu connu. « Restons entre gens bien éduqués et cultivés » en quelque sorte. Mais souvent l’on s’aperçoit que ces gens ne l’ont pas lu, qu’ils connaissent à peine Paroles… Enfin, d’autres ne s’y sont heureusement pas trompés, et non des moindres : « Souvenirs de famille ou l’ange garde-chiourme » paraît dans « Bifur » grâce à Georges Ribemont-Dessaignes qui est rédacteur en chef ; Saint-John Perse notamment impose « Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France » dans la revue « Commerce » en 1931 ; Paroles est publié par René Bertelé suite aux conseils de Henri Michaux. Et René Char, André Gide, Léon-Paul Fargue, Georges Bataille, André Breton, Raymond Queneau, Maurice Nadeau clament haut et fort leur admiration devant la poésie de Prévert !

– Droits Réservés –

– A ton avis quel va être l’accueil de l’exposition au niveau du public et de la presse ?
Il est vrai que je me suis posé la question. Comment va-t-elle être perçue aujourd’hui ? Je suis persuadée qu’il y a des documents qui vont en faire bondir plus d’un, notamment ceux liés à la religion ! Et encore tous ne sont pas exposés ! Je pense que les personnes qui risquent d’être le plus dérangées ne se manifesteront pas et joueront la carte du silence. Les aspects les plus dérangeants seront tus, gommés… On annoncera l’exposition par un communiqué insipide, ou en ne parlera que des belles photographies, des textes doux et rêveurs… On ne mentira pas, on omettra innocemment en quelque sorte.

– Mais tu ne penses pas que comme justement l’œuvre de Prévert est assez révoltée et très diverse elle pourrait être récupérée politiquement sur certaines parties de son œuvre comme c’est arrivé pour Jaurès par exemple.
Plusieurs cas de figure peuvent se produire. L’ignorance par le silence, ou la mise en avant des aspects non gênants, comme mentionné précédemment. Autre possibilité, la récupération en effet. En jouant par exemple sur le fait que politiquement Prévert a toujours refusé de prendre sa carte pour un parti. Certains pourraient alors le présenter comme ni de droite ni de gauche… Mais il ne faut pas s’y tromper. Prévert a toujours été proche du parti communiste, même s’il a su faire preuve d’esprit critique et de recul et n’a jamais voulu y adhérer.

Et Prévert est de gauche, profondément de gauche, viscéralement de gauche. Je me permets de rappeler ses propos que j’aime tant, si justes et ludiques en même temps :
« Par exemple, naturellement, les gens vous disent de quel côté êtes-vous ? Bon… Si les gens sont à gauche ou si les gens sont à droite. Comment voulez-vous que moi, je n’aie pas de préférence pour la gauche. Puisque le mot gauche veut dire ‘je ne sais pas comment faire’, c’est gauche… La droite, c’est rusé. Moi, j’aime mieux l’absence de ruse. J’aime mieux la gauche, c’est la main de l’ouvrier, c’est celle qui peut le plus, même s’il n’est pas gaucher ».

– Pour revenir à ton livre sorti l’année dernière chez Ramsay, est-ce que le but que tu avais en l’écrivant a été atteint ?
Oui, et j’en suis ravie ! Cet ouvrage, que Bernard Chardère m’a fait l’honneur et l’amitié de préfacer, a rencontré un accueil unanime et dithyrambique. La presse, les lecteurs. Les objectifs qui étaient les miens ont été atteints en effet : faire connaître la totalité de l’œuvre de Prévert, toutes ces facettes, donner une image plus juste de son travail, faire découvrir son théâtre, ses collages, moins connus. Lors de la promotion dans les médias et lors des rencontres avec le public, les gens m’ont souvent dit qu’il avait découvert un autre Prévert et qu’ils allaient acheter d’autres livres que Paroles, lire son théâtre, voir ses films moins connus, s’intéresser à ses collages. Une vraie joie pour moi !

– D’où est venue cette passion pour Prévert ?
J’ai fait la connaissance de Prévert enfant à l’école primaire. Je recopiais ces poèmes. Puis je l’ai perdu de vue au collège et au lycée, par la force des choses. Enfin, j’y suis revenue plus tardivement, en maîtrise. Je cherchais un sujet de recherche qui me permette de concilier mes deux passions, en l’occurrence la littérature et le cinéma. Qui mieux que Prévert, poète et scénariste pour cela ? Il va de soi que je me sentais en parfaite symbiose avec les idées qu’il défendait, les combats qu’il menait.
Je me suis alors intéressée à un scénario qu’il avait écrit mais qui avait été détourné, c’est-à-dire qui avait été tourné mais de manière tellement différente que Prévert avait refusé d’être crédité au générique. Ce film, c’est Une femme dans la nuit d’Edmond T. Gréville, tourné en 1941. J’ai reconstitué l’histoire du film et l’histoire autour du film car ce dernier était considéré alors comme introuvable, perdu. Après dix mois de recherches intenses, j’ai pu trouvé une copie de ce film à Moscou et visionner ce film ! C’était en 1997 !
Ce premier travail sur l’œuvre scénaristique de Prévert m’a permis de prendre conscience qu’une grande partie de la filmographie de Prévert restait méconnue et était à réhabiliter. En effet, au-delà de la filmographie déjà impressionnante de l’auteur existe une quarantaine de projets non aboutis à mettre en lumière. J’ai poursuivi en un DEA et en thèse de doctorat… Et depuis plus de dix ans maintenant je ne cesse de me passionner pour son œuvre et enchaîne communications, articles et livres sur Prévert !

– A-t-on fait le tour maintenant de Prévert ?
Absolument pas ! Son théâtre mérite par exemple d’être mieux appréhendé, ses collages également. Ses scénarios détournés mériteraient quant à eux d’être publiés. Il y a encore des choses à découvrir car Prévert a énormément travaillé, beaucoup créé ! Il est une source de plaisir et de richesse intarissable !


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