Articles écrits par Marcel Carné

11.1933 « quand le cinéma descendra-t-il dans la rue? » (in Cinémagazine)

Marcel Carné , Ciné-Reporter (1929-1934)
Marcel Carné , Ciné-Reporter (1929-1934)

Sortie prévue le 10 mars aux Editions La Tour Verte de notre anthologie des écrits de Marcel Carné lorsqu’il était critique, avant de devenir le cinéaste que vous connaissez.

Un deuxième volume est prévu ultérieurement.

Du coup, vous ne trouverez sur ce site que des extraits des articles et chroniques que nous avions retranscrit précédemment.

Nous avons consacré plusieurs pages spéciales sur notre livre à l’adresse suivante : https://www.marcel-carne.com/carne-et-la-presse/1929-1934/

www.latourverte.com

 

Article de Marcel Carné paru dans Cinémagazine en novembre 1933

QUAND LE CINEMA DESCENDRA-T-IL DANS LA RUE ?

Qu’on se rassure. Rien de révolutionnaire dans un tel titre, mais simplement l’interrogation de plus en plus angoissée de quelqu’un qui ne voit pas sans irritation le cinéma actuel se confiner en vase clos, fuir la vie pour se complaire parmi le décor et l’artifice… Jadis, nous voulons dire au temps hélas! déjà lointain du film muet, quelles que soient leur appréhension, leur gêne de tourner au milieu d’un groupe de badauds les dévisageant avec une curiosité narquoise, des cinéastes choisis parmi les plus talentueux, ou même simplement amoureux d’un métier dont ils entrevoyaient toutes les possibilités artistiques, n’hésitaient pas à descendre dans la rue afin de saisir, grâce à l’objectif un coin merveilleux du ciel, une rue grouillante d’animation ou de vie, ou la perspective imposante d’une avenue calme, austère et froide.

[…]

Populisme, direz-vous. Et après ? Le mot pas plus que la chose ne nous effraie. Décrire la vie simple des petites gens, rendre l’atmosphère d’humanité laborieuse qui est la leur, cela ne vaut-il pas mieux que de reconstituer l’ambiance trouble et surchauffée des dancings, de la noblesse irréelle, des boîtes de nuit dont lé cinéma a fait jusqu’alors si abondamment profit ?

Paris, ville à double visage.
Est-il un autre nom capable de susciter, mieux que celui-là, une multitude d’images à base de sentimentalité populaire ?

 

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